Une série d’articles préparée en fin mars par l’Initiative des étudiant/es et travailleurs/es grec/ques de Lyon faisant le point sur la situation en Grèce.
Partie A : Crise, État d’exception et rôle de l’UE
Partie B : Dégradation des conditions sociales et privatisations
Partie C : Répression et adoption de l’agenda de l’extrême droite
Crise, État d’exception et rôle de l’UE
Depuis 2008 la Grèce traverse une période de crise, crise dite économique afin de masquer sa signification profondément politique. La crise elle-même, ainsi que ses répercussions abominables ont été présentées par les politiciens et les médias comme un péril »naturalisé », presque comme une catastrophe naturelle, imprévisible et inévitable. De même, les recettes de « sauvetage » dictées par la Troïka (F.M.I, B.C.E et U.E.) mises en place par le gouvernement grec ont été imposées comme la solution unique et inéluctable. La Grèce constituera l’espace pour la mise à l’épreuve des politiques européennes néolibérales les plus extrêmes, qui comprennent l’application de mesures d’austérité sans précédent et un projet de privatisations qui touche littéralement l’ensemble du domaine publique.
Le résultat direct est la dégradation radicale de la qualité de vie de la population .Une grande partie de la société grecque est forcée de changer et d’ajuster son comportement à la nouvelle réalité. Les citoyen-ne-s, qui pendant la période de l’abondance ont été traités par le système comme des consommateur/trices et des appareils de désir, pendant la période de crise sont surveillés et subissent constamment le contrôle social et la »discipline » des marchés. Pour certain-e-s, la Grèce d’aujourd’hui constitue le laboratoire de fabrication de l’homme nouveau: précaire, soumis et périssable.