Une série d’articles préparée en fin mars par l’Initiative des étudiant/es et travailleurs/es grec/ques de Lyon faisant le point sur la situation en Grèce.
Partie A : Crise, État d’exception et rôle de l’UE
Partie B : Dégradation des conditions sociales et privatisations
Partie C : Répression et adoption de l’agenda de l’extrême droite
Répression et adoption de l’agenda de l’extrême droite
La situation qu’on vient de décrire n’est évidemment pas agréable pour la population grecque qui s’est opposée aux mesures et aux plans de privatisations sous plusieurs formes. A noter ici que pour la première fois depuis la chute de la Dictature en 1974 les deux grands partis du centre se retrouvent aussi faibles : ils arrivent à peine à deux à avoir les votes suffisants pour former un gouvernement.
Pour arriver à gouverner le pays, ils ont déplacé leurs discours et leurs politiques vers l’extrême droite ; plusieurs événements inquiétants ont été remarqués ces trois derniers années, citons ici les plus importants.
Au niveau politique on a eu l’inclusion du parti de l’extrême droite Laos au gouvernement du banquier/technocrate Papadimos et la désignation de deux ministères à ce même parti. Ces deux ministres sont ensuite passés au parti de la Nouvelle Démocratie (centre-droit, parti principal du gouvernement actuel) et l’un de deux (Makis Voridis) s’est porté récemment en faveur de la peine à mort pour des cas extrême de criminalité. Il est aussi le représentant parlementaire de la Nouvelle Démocratie…
Au niveau de la répression les faits sont encore plus criants et touchent une grande partie de la société, que ce soit les milieux militants, le monde du travail ou les catégories dites marginalisées. On a eu :
- La publication des photos et la mise au pilori des prostituées séropositives narcodépendantes
- Des détentions préventives, des publications des photos des manifestants arrêtés et l’utilisation excessive des gaz lacrymogènes et de violences policières pendant les manifestations contre les politiques épuisantes et totalitaires
- La mise en place du ciblage des immigrés avec des déclarations comme ‘bombe hygiénique’ et des pratiques comme le mur d’Evros, les centres de détention, l’opération de ratissage Xenios Zeus et les constantes violences policières impunies envers les populations immigrées.
- L’expulsion de deux grands squats au centre d’Athènes et l’arrestation des manifestants antifascistes qui a été suivie par des tortures au commissariat de Police.
- La réquisition des grévistes du métro et des travailleurs du port du Pirée.
- L’opération de transfert des toxicomanes du centre d’Athènes à des camps de rétention afin d’enregistrer leurs données personnelles et de procéder à des examens médicaux.
- Le règlement du Conseil National de la Radio/Télévision interdisant aux Médias de montrer des images de pauvreté et de précarité.
Il devient clair pour nous que les politiques d’austérité des gouvernements grecs et de la Troïka se mêlent avec les idées et les pratiques de l’extrême droite dans le but d’imposer des mesures impopulaires. C’est à ce point que le néolibéralisme se croise ainsi avec l’extrême droite et ensemble ils forment un nouveau chapitre de gouvernance autoritaire et de terrorisation de la population.
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