La lutte de 300 immigrés a évidement entrainé pas mal d’attention sur le sujet de l’immigration et a conduit à un grand nombre de discussions intéressantes. Le but de cet article est donc de rassembler et de présenter certains arguments/opinions sur ce terrain sensible. La plupart sont extraits du journal Kathreftis (Miroir), qui avait comme sujet la lutte des 300.
Tout d’abord, il faut comprendre que personne n’aime quitter son pays natal. C’est là l’avenir incertain, la pauvreté et les guerres qui forcent les gens à quitter leur maison en espérant de trouver un meilleur futur. Ces situations (incertitude, pauvreté, guerres) sont très souvent provoquées par les pays ‘développés’. Que l’on aime ou pas notre stabilité et notre prospérité sont fortement liées à l’exploitation économique des pays dites du ‘tiers monde’.
Dans un deuxième temps, une forte injustice est constatée : dans la période de la mondialisation et du développement de tous les moyens de transport, le capital peut circuler sans restriction partout dans le monde (il est même bien encouragé de le faire), tandis que l’Homme ne le peut pas. D’ailleurs, cette fuite du capital hors des pays développés, diminue les besoins de travail. Besoins exagérés exprès ces dernières années, où la consommation s’est divinisée et à résulter à un excédant d’offre de travail. Un exemple de cette situation en Grèce pourrait être les Jeux Olympiques de 2004, où les travailleurs étrangers étaient les bienvenus pendant la période de construction des infrastructures. L’augmentation du chômage n’est pas donc un problème causé par les immigrés, mais c’est un problème causé aux immigrés (et tous les travailleurs), suite au changement de la politique de l’Union Européenne à cause de la crise économique et de la crise d’accumulation.
Un troisième point est que l’attaque aux droits des immigrés nécessite la transformation de notre société vers un état de plus en plus autoritaire et prépare l’attaque des droits de nous tous. Aujourd’hui, les immigrés représentent la classe ouvrière avec une peau différente, de culture et de langue différente. Au final, la xénophobie peut être réductible à une peur de réapparition de cette classe ouvrière, censée devenir bourgeoise.
Le sujet de l’immigration et le besoin de régularisation de tous les travailleurs étrangers nous pousse à repenser à la définition de l’Homme, donnée par l’Etat Bourgeois :
Soit l’Homme est reconnu par l’intermédiaire de son travail et de son insertion dans un Etat, soit il est reconnu tel qu’il est, un être humain.
La question à laquelle on arrive donc est qui et comment peut changer cette définition ? Une nouvelle proclamation des droits de l’Homme par un gouvernement bourgeois ou soit disant progressif, ou un mouvement subversif qui protégera en vrai la parti la plus négligée et exploitée de la société.
Le monde développé au lieu d’exploiter les ressources des peuples du ‘tiers monde’ et de vivre dans sa petite boule de consommation incessante, il faudra prendre des leçons de civilisation et de dignité par cette lutte de 300 immigrés !
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